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Sortir à MARSEILLE dans les Bouches du Rhône (13)

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Sortir à MARSEILLE
dans les Bouches du Rhône

MARSEILLE REND HOMMAGE À MANU DIBANGO

Pas de visuel
  • Sorties Concert jazz
  • Date : le vendredi 26 novembre 2021
  • Horaire : 20h00
  • Adresse: 35 quai du Lazaret,
  • Organisateur: Marseille Jazz des cinq continents
  • Ref annonce gratuite Concert jazz: 226139

Oh Manu si tu savais …

La triste nouvelle est tombée le 24 mars. Nous étions figés, confinés chacun chez nous, stupéfaits et groggys, au rythme des annonces abstraites et des chiffres glaçants. Et au détour d’un journal télévisé, son nom est tombé. Manu Dibango nous a quittés. Le grand homme au souffle profond a été emporté par un virus respiratoire. Cette nouvelle est d’autant plus un choc que, bien qu’âgé de 86 ans, le musicien camerounais semblait avoir l’éternité devant lui. Son safari symphonique était fait pour durer. Le monde entier est unanime le colosse au dynamisme inoxydable et à la gentillesse inaltérable, est un musicien majeur de notre siècle. Il est un voyageur musical qui traverse le temps et l’espace, abattant toute frontière, embrassant tous les genres musicaux et réunissant les peuples, les individus et les âmes. Il a été un de ces défricheurs qui ouvrent des voies et construit des ponts… pour que le monde s’y engouffre.

Né le 12 décembre 1933 à Douala (Cameroun), dans une famille protestante très stricte, Emmanuel N’Djoké Dibango avait été envoyé en France par son père à l’âge de 15 ans, dans l’espoir d’en faire un ingénieur ou un médecin. Arrivé à Marseille en bateau, il rejoint la Sarthe avec pour seule richesse «trois kilos de café». C’est à l’occasion de ses études à Chartres qu’il apprend la musique, d’abord la mandoline et le piano, avant de découvrir le saxophone. Passionné de jazz, il gagne Paris et Saint Germain-des-Prés, puis s’installe à Bruxelles quand son père lui coupe les vivres en 1956. Il vit un temps comme musicien de variétés, part quelques années en Afrique, revient en 1965 à Paris : il devient pianiste de rock pour Dick Rivers, organiste puis chef d’orchestre pour Nino Ferrer. En 1972, il est retenu pour composer l’hymne de la Coupe d’Afrique des nations de football. Sur la face B du 45-tours, il enregistre Soul Makossa, titre hypnotique qui séduit des DJ’s new-yorkais… avant d’être repris dix ans plus tard par Michael Jackson sur l’album Thriller (il attaquera le «King of Pop» qui ne lui avait pas demandé son autorisation, ce qui lui vaudra une reconnaissance internationale).
F.G – La Provence

Aujourd’hui, si le Jazz des cinq continents est notre credo, il est né grâce à des artistes comme Manu Dibango « Je suis simplement un gars qui est musicien, ni musicien européen, ni africain. Je suis musicien d’origine africaine ». « La musique, il ne faut pas la mettre en prison. Beaucoup de gens écoutent la musique avec des œillères », ajoute le génial saxophoniste. « Car forcément, les gens fantasment sur vous. Vous êtes musicien africain, donc vous jouez du djembé, du balafon, de la fora Si vous jouez du saxo, oups…». Il lui fallait donc inventer un espace musical singulier à la dimension de son ouverture d’esprit et de ses goûts. Mais même pour lui le combat n’était pas gagné d’avance, son incroyable énergie et son rire XXL lui ont certainement servi pour renverser quelques citadelles, c’est son humanité qui lui aura permis de toucher le cœur de tant et tant sur la planète.

« Chacun a son karma. C’est un ensemble, une addition de beaucoup de bonnes et mauvaises choses. Il faut faire face à l’échec comme au succès. Il faut toujours surnager».

Merci Manu le message est clair !

C’est tout naturellement, alors que la séquence de la pandémie semble bien loin d’être terminée, que le festival a souhaité vivre encore l’énergie et la joie de Manu Dibango à travers sa musique, son orchestre et ses amis.



En partenariat avec le CEPAC Silo.