l'agenda des sorties

L’Observatoire de la langue et de la culture provençales, en partenariat avec le Musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence, présente une exposition inédite. Ces pièces d’inspiration sacrée mais aussi profane furent façonnées par des artisans marseillais au XIXème siècle. Elles représentent une part méconnue du patrimoine provençal. Pour la première fois, plus d’une centaine de pièces ayant appartenu à l’amateur d’art Pierre Bergé sont présentées au public.
Venus d’Italie, ces petits personnages polychromes ont été importés de Naples par des marchands colporteurs jusqu’à Marseille où des ateliers de production voient le jour et permettent la naissance des Santibelli provençaux, entre 1820 et 1880, avant leur totale disparition.
Ces Santibelli – littéralement « beaux saints » - sont à l’origine des représentations religieuses destinées à la dévotion privée, reproductions miniatures (environ 29 à 35 centimètres) des statues d’église.
Très rapidement, les Santibelli perdent leur caractère strictement religieux. Les ateliers se mettent à créer des sujets profanes : scènes bucoliques de bergères ,de couples, de paysans à la mode du XVIIIème siècle, faisant écho au romantisme naissant. On voit également des représentations de personnages turcs ou égyptiens, qui ne sont pas sans rappeler la mode du XIXème siècle pour un exotisme parfois fantasmé. Plus rarement, ce sont des personnages célèbres comme Napoléon ou les philosophes des Lumières qui sont représentés.
La collection de Pierre Bergé, grand collectionneur d’art et de livres, Pierre Bergé avait acquis depuis plusieurs décennies une étonnante collection de Santibelli pour son mas de Saint-Rémy-de-Provence. Tombé amoureux de la Provence, il a chiné environ 120 de ces statuettes auprès d’amateurs ou d’antiquaires de L’Isle-sur-la-Sorgue. Les Santibelli étaient sans doute parmi ses collections les moins connues du grand public, ayant seulement fait l’objet de rares articles ou reportages. Jardin secret de Pierre Bergé, sa résidence dans les Alpilles est devenue un véritable écrin pour ces objets d’art encore peu connus et pourtant si emblématiques de la Provence du XIXème siècle.
Pierre Bergé acquiert ses premiers Santibelli auprès du galeriste Pierre Passebon, lui-même collectionneur. Ils seront disséminés dans sa maison décorée par Jacques Grange, sur les meubles, sur les murs où ils prennent place sur des petites tablettes de bois ou dans des alcôves peintes de bleu près de la cheminée du salon.