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Samedi en juillet sur rendez-vous

J’ai rencontré Bang Hai Ja en 2000 avant l’ouverture de la galerie. C’est un ami peintre, Michel Devaux, qui me l’a présentée. Elle était arrivée de Corée en France en 1961. Mariée à un français, elle n’a jamais cessé durant sa vie de voyager entre la Corée et la France. Quand j’ai commencé à l’exposer, Bang Hai Ja n’avait pas vraiment de galerie attitrée en France. Ma galerie est devenue son lieu d’exposition. J’ai montré son travail très fréquemment, environ tous les deux ans. La première exposition que j’ai faite avec elle était dans la chapelle de la Salpêtrière en 2003. Ce fut une exposition très importante puisqu’elle a réalisé spécialement des œuvres pour cet espace monumental et splendide. Il y eut énormément de visiteurs. A cette occasion, j’ai présenté Bang Hai Ja à l’historien et critique d’art Pierre Cabanne qui a écrit pour le catalogue l’un des plus beaux textes sur l'artiste. J’avais 35 ans quand j’ai commencé à exposer Bang Hai Ja, elle en avait 65. C’est une relation particulière et constante qui s’est installée entre nous. Bang Hai Ja était une travailleuse acharnée, infatigable malgré une santé fragile et sa frêle stature. J’aimais beaucoup mes visites à son atelier de Paris ou en Ardèche. A chaque fois, j’étais ébloui par sa capacité à réaliser pour une nouvelle exposition des œuvres différentes des précédentes, dans un univers qui restait le même, le sien si singulier, mêlé de sa culture coréenne d’origine et de notre culture occidentale. Des œuvres très inspirées où matière, lumière et couleurs s’imbriquent pour célébrer la beauté du cosmos. Ses expositions à la galerie étaient très particulières. Il y avait un grand cérémonial pour les installations avec beaucoup de jeunes artistes coréens qui venaient donner un coup de main pour l'installation. Au fil des expositions, la renommée de l’artiste s’est affermie. L’un de ses derniers projets a été la réalisation de quatre grands vitraux pour la chapelle Saint Piat de la cathédrale de Chartres. Bang Hai Ja est décédée en septembre 2022. C’était une femme qui vivait simplement, qui a marqué durablement ceux qui l’ont rencontrée, elle et ses œuvres traversées par la lumière. Je suis heureux de lui rendre hommage avec cette nouvelle exposition et fier que ses œuvres rentrent dans les collections du Centre Pompidou où elles seront prochainement exposées.

Guillaume Sébastien