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Le b.a – ba, ça paraît simple, puisque c’est le socle de la connaissance élémentaire. Mais, prise au pied de la lettre et pourtant transformée dans son orthographe pour faire titre, que peut signifier cette expression lorsqu’elle est investie par une chorégraphe férue de transmission des gestes premiers et par un poète sonore amoureux des mots les plus concrets ?

BÉABA propose un grand jeu, au sens scénique, au sens ludique, mais aussi au sens mécanique : de l’inventivité gestuelle, de l’humour et de l’air dans les rouages ! Pour la première fois, Valeria Giuga s’adresse aux enfants. Sur scène, danse, sculpture et poésie s’entrelacent. Des modules de couleur s’agencent peu à peu pour composer des paysages à la fois familiers et merveilleux, au milieu desquels deux danseuses évoluent. En même temps qu’elles, les mots dansent de leurs mouvements propres, congrus ou incongrus. Parce que l’enjeu est là : entre spectacle, pédagogie, futurisme et utopie, la pièce suggère aux enfants, dans la virginité de leur kinésphère, d’explorer la capacité du langage à forger les pierres angulaires d’un monde meilleur. Comment le développement du champ lexical, pendant qu’il est encore un lieu de création, peut-il épanouir l’imagination ? Réjouissant !